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Pointes & Becs liés

25 septembre 2013

Note #11

Extrait de Journal de nuit - 12 juin 2013

Il fait nuit noire. Les étoiles sont comme des pointes dans le ciel et ont gommé le fouillis de lumières.

Je me dis pour la trois mille sept cent quatrième fois que tu me manques.

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16 septembre 2013

Note #10

Extraits de Chasse-spleen - 27 juin 2013

Désabusée ma plume.

L'encre qu'elle parsème sur les pages tire des traits approximatifs sur les sentiments. Les mots ne parlent pas comme ils devraient. Je me sens avide. J'ai soif d'inextinguible, de puissance, d'émerveillement, de révolte, d'outrage.

Je guette un regard radical, ce calme profil tourné vers l'horizon, une allure nonchalante, une hésitation, une retenue...

Je cherche cette main amicale, qui posée sur moi ferait que mes paupières violacées s'ébattent et se lèvent.

Je veux des balancements incisifs qui mordent les coeurs, des rues étroites et des pavés qui conduisent nos pas en zigzag, des cathédrales en ruines et sur lesquelles ruissellent des rivières de poussières, des pluies battantes qui crèvent le ciel du printemps, des champs de coquelicots qui se dénudent sous le vent... et tout le reste... et seulement ça...

 

8 août 2013

Note #9

Extraits de Lettre en instance - janvier 2013

Je sais qu'il peut paraître insensé de vouloir mettre fin -sans raison factuelle inhérente à l'impossibilité de poursuite- à la délicieuse valse sur laquelle nos deux âmes, en parallèle, se confondent depuis ces derniers mois. Et il m'est d'autant plus difficile de le faire qu'il n'y a pas d'autre façon que de l'envisager de manière radicale. Comment renoncer à cette valse fiévreuse, n'est-ce pas?, laquelle de trajectoire douce, j'aurais voulu nous en inventer plus d'une.

Or je crains qu'elle ne puisse jamais s'accomplir parce que ni toi, ni moi, ne sommes disposés à lâcher les armes, à soulager nos coeurs pétrifiés qui cherchent corps sans relâche dans chaque mouvement de la vie.

Si tu le veux, je m'offre avec toi le temps d'un répit. Durera ou pas... Tourmenté ou doux. Je l'ignore.

Il faudrait simplement que je puisse me libérer de cette puanteur qui innonde ma gorge chaque fois que je voudrais respirer ailleurs. Comme un parfum d'amour non convoité qui vieillit mal et dont il serait urgent de l'estomper avant qu'il n'en imprègne les tissus et les organes vitaux.

J'ai besoin d'un espace prononcé, de moins de gravité, de pouvoir vibrer sans toi sans avoir peur de mourir la seconde d'après.

Crois moi, j'ai dû renoncer à des milliers de baisers retenus et jamais répandus sur tes lèvres, ton cou, chaque centimètre carré de ton corps. Et cela m'en assèche davantage le coeur.

...

22 juin 2013

Note #8

Extraits de Lettres en instance - 22 juin 2013

... Je me suis exilée à C. par le train de neuf heures ce matin, dans cette maison dont je t'ai tant parlée. Je ne sais pourquoi lorsque je me refugie en son sein, elle me donne l'étrange sensation d'y rejoindre un amant. Je me sens plus à l'aise, moins agitée... Probablement parce qu'ici, je n'ai ni souvenirs douloureux qui me rattrapent, ni projections d'un quelconque espoir ou rêve.

J'ai détesté chaque seconde d'hier. Parce que je n'ai pas eu d'autre choix que de déposer mon coeur devant cette grille de métal froide, impossible à rompre, cette grille derrière laquelle gisent les décombres de ton passé, duquel je ferai partie tôt ou tard.

J'ai crû pendant longtemps qu'il était utile de s'agiter pour t'aimer. En réalité, tu m'apprends à être tranquille et me résigner.

 

20 juin 2013

Note #7

Extraits de Journal de bord - 9 juin 2013

Le temps passe et me donne l'illusoire sensation de pouvoir me désintéresser de mon passé comme s'il s'agissait de trouver des jonquilles ennuyeuses ou fades. Je ne fais rien.

Je rentre tard. Et ce n'est que pour ouvrir des pages, écrire à des inconnus. En dehors de tout. En retrait de leurs regards. Avec pour seule musique le vent et parfois des cris qui surgissent dans le creux de la nuit. Je vis tournée vers ce passé, sans jamais pouvoir trembler d'émerveillement sous la vision éblouissante du souvenir d'enfance.

Parfois, je revois la silhouette de cette enfant que je fus, traverser la route pour rejoindre ma mère, seule, de l'autre côté sous l'abri-bus, une valise rouge bordeaux posée à ses pieds. Et parfois, l'image de son regard tragique me revient toujours en écho à ma lâcheté.

Terrible est cette variation absurde de la culpabilité. Celle de l'avoir peut être arrachée à sa fuite, ultime alternative d'échappatoire à ses prochaines années d'enfermement. Si seulement quelque chose pouvait surgir en relief dans son regard au coloris des terrains vagues. Je me surprends encore à imaginer que sa vie aurait été plus douce ailleurs, même arrachée à moi; elle qui finalement m'a suivie, elle que j'ai tentée de dessiner, elle dont l'image gravée dans ma mémoire estompe toute beauté et me rend dure pour moi même.

Et j'ai peur. A mon tour, j'ai peur de ne pouvoir trouver ce second souffle, j'ai peur qu'on ne puisse jamais me rattraper au vol.

J'ai peur de l'absolu, de l'inachevé, de cette quête sans nom. J'ai peur de l'ivresse démente que provoqueront les absences prolongées. J'ai peur de l'oubli qui nous attaquera et qui, par la force des choses, te dévisagera. J'ai peur de caresser ce sentiment prégnant que nous sommes seuls. A jamais.

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17 juin 2013

Note #6

Extraits de Lettres en instance - 8 juin 2014

S'il fallait un commencement, je n'en saurais trop rien. Le commencement, la naissance d'un sentiment se confondent souvent avec la perte ou la fin d'une autre chose. Je ne saurais poser une date, ni une heure à ce commencement. Je serais incapable de te décrire le ciel du premier jour de notre rencontre. Je me rappelle seulement de la profonde solitude qui régnait sur ton âme.

RIen n'égalait en volupté la contemplation de ton visage, exposé aux tourments des saisons, à la course des étoiles. La tempête, l'effondrement des émotions qui se consument sans laisser de cendres. Rien autour de ce corps las.

A tes pieds, seulement ce sol friable, prêt à s'ouvrir en deux, duquel tu tentais en vain de scruter le ciel... tandis que moi, je tréfouillais la profondeur de tes entrailles.

16 juin 2013

Note #5

Extraits de journal de nuit - 16 juin 2013

J'ai lu cette phrase aujourd'hui et que j'ai recopiée sur ma main "loin de moi, en dehors de moi, je vis à l'écart de ce que je suis". Et ces mots m'ont obsédée jusqu'à mon retour à l'appartement. Il est très exactement deux heures 34. J'ai marché dans Paris en tentant de rassembler ces morceaux de moi. J'ai erré, sans vis aux chevilles, le pas alerte et précis. Pour une fois, mon coeur ne tremblait pas, je pouvais m'envoler jusqu'a leurs lèvres et y cueillir la poignance d'une fragilité qui donne cette sensation fugace d'être vivant, d'exister dans leurs yeux sans que je ne m'abîme dans ces espaces intermédiaires entre le crépuscule et la nuit.

J'avais tiré un voile entre le monde et moi. Je n'avais rien d'autre devant moi que cette image de la mer qui se retire. Et ce picotement localisé au plexus, signe d'une clarté souveraine qui permettrait le renouveau.

Saccager un tant soit peu, le chaos que je porte en moi et qui me comprime le coeur comme un papier que l'on froisse.

 

9 juin 2013

Note #4

Extraits de Chasse-spleen - février 2013

La révolte sans nom.

Je n'éprouve ni stupeur, ni amertume. Je reste là, et lorsque je me rappelle à cette brûlûre, je ressens juste le poids du jour et de ce qu'il révèle.

Cette nuit, l'air m'a manqué. J'ai crû faillir, perdre mon calme tandis que tes mains sur ma peau, me parcouraient, étudiaient les courbes, goutaient au velouté sombre de la chair.

Tes mains m'assaillant de tant d'impertinence face à la pureté de ton souffle, je n'ai pu retenir rien d'autre près de moi que cette sensation de mourir.

Tes mains lourdes semblant chercher le chemin vers la lumière intérieure, n'attendant que la douce sentence. Celle de nous mettre à nus dans cette grâce et cette frayeur d'être au monde...

 

7 juin 2013

Note #3

Extraits de Lettres en instance - 7 juin 2013

... A vrai dire, l'encre sur le papier ne suffirait pas à nous faire revenir vers ceux qui nous ont fait partir...

Ni à colmater les brêches prêtes à nous rompre la gueule de leur vérité non obsolète. A vrai dire, ma plume est en souffrance depuis longtemps, massacrée à coups de mots/maux et de vers/verres (de vin). Elle risquerait de cristalliser nos rêves dans leur éternel noir&blanc. En imaginant que tu puisses saisir, ne serait-ce qu'une once de violence qui règne en moi, en espérant que je ne brise pas le miroir de ton âme qui s'offre si délicieusement à moi, crois tu que nous serions saufs pour autant?

Je ne nous épargnerai rien.

Parce que probalement, je traque encore ta beauté sans fin. Parce que je sais que tu auras la force de lire ces mots sans trembler et moi, la désinvolture nécessaire de t'affronter sans faillir. Mais quoi encore?

En t'écrivant, je ne peux m'empêcher de me dire que je ne fais que désamorcer un fiasco.

Magnifique le fiasco.

6 juin 2013

Note #2

Extraits du journal de nuit -  6 juin 2013

Nos rendez-vous noctures ressemblent à des aller-retours dans l'impossibilité de nous révéler.

Imaginons qu'il m'ait été permis de me lancer dans des tentatives désespérées(?) d'abandon de soi, je pense qu'il me faudrait toutefois cent trente six harnais de sécurité. Je ne nourris plus d'espoir à ce que ces tentatives ô combien libératrices, puissent me réconcilier d'avec mes angoisses qui poursuivront certainement leur chevauchée impitoyable.

Vois tu, parce que je doute.

J'ai peur.

Je me débats contre tout. Je me débats contre toi de peur que l'une des nombreuses chaînes ne se rompt dès lors que tes yeux me traverseront et me déshabilleront en trois secondes et demi. En lâche contemplative, je dissèque tes mots, chaque mouvement de tes pensées. Je déambule dans les murmures incessants de ton âme en proie à des calvacades périlleuses et sauvages. Je borde tes yeux inquiets qui ont l'air de chercher ce qui n'est pas de ce monde. En lâche contemplative, je laisse glisser les ondes houleuses qui agitent nos silences intérieurs...

Mais peut être ai-je tort?

Ces allées et venues hésitantes m'assassinent de désenchantement.

 

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