Note #1

Extraits du journal de bord - le 5 juin 2013

Ce juin maussade me pousse davantage à écrire, probablement pour conjuguer mon printemps sous des auspices plus heureux. L'hiver dernier a ressemblé à une danse funèbre soufflant sur mon coeur ses éclats sombres et râpeux, arrachant à mes yeux leurs dernières chimères, me faisant littéralement courber l'échine. Le jour, tels des lambeaux de lumières sur mon corps engourdi, révèle avec effroi l'inconsistance de ma trajectoire amoureuse. Et je sens, se jouer dans mon coeur la fulgurante cacophonie des rêves impuissants, des désirs inféconds... Le vertige m'étourdit la nuit, tournant jusqu'à l'obession la continuelle fuite en avant. Je crois qu'il me faudrait apprendre à renoncer à la tranquillité de mon ciel bleu, si imparfait soit-il...

Comment renoncer à ce sauvage tourbillon? A la puissance émotionnelle? Aux regards brillants qui ne cillent pas?

Les wagons de poussières sont propulsés sur un grand huit;

La partition sentimentale est en mal de trêve.

La beauté sublime flotte au dessus de mes antagonismes et je me demande encore si je parviendrais un jour à esquisser les contours de nos deux silhouettes.

Insaisissable demeure le trouble.